On est tous d’accord : c’est plus agréable d’avoir des salariés avec la banane « plutôt que des salariés déprimés ou agressifs ».
Cependant, la bonne humeur ne se décrète pas et n’est pas comprise dans le contrat de travail. Alors que doit faire un employeur pour voir ses salariés « heureux de venir travailler », sans pour autant que cela lui coûte trop cher ? Quelques théories sur le management peuvent venir l’aider, dont la plupart viennent d’outre Atlantique, du pays du bonheur et du business.
Les formations du management d’entreprise
Il existe des formations spécifiques pour le management, destinées à développer des stratégies pour entraîner les salariés vers une croyance au bonheur dans le travail. Ces formations sont axées sur la performance individuelle et le développement personnel, dans le but de trouver son « moi authentique », cultiver ses forces intérieures, juguler ses émotions négatives, développer son optimisme. Notre management en ressort gonflé à la psychologie positive, persuadé que chacun peut y arriver s’il s’en donne les moyens. La proactivité est érigée en modèle absolu pour une réussite professionnelle. A charge ensuite pour ce management de diffuser à l’ensemble des salariés cette positivité. Il s’ensuit le développement d’outils destinés à nous faire travailler dans la joie et la bonne humeur.
La communication
La communication est l’outil principal pour diffuser des valeurs « positives ». Une multiplicité de messages sur les réussites de l’entreprise, ses implications heureuses dans l’innovation technologique ainsi que ses œuvres caritatives, est diffusée sur tous les canaux possibles : mails, intranet, affiches, écrans vidéos, internet.
Le langage
Pour la Direction, les travailleurs sont des « collaborateurs ». Cela donne l’illusion aux salariés qu’ils participent à la vie de l’entreprise, au même niveau que les dirigeants, et qu’ils peuvent décider.
Un autre terme est utilisé pour désigner les salariés : « talents ». Car c’est une évidence, avec plus de 90% d’Ingénieurs et Cadres, notre entreprise est un concentrât de « talents ». Et d’ailleurs, ce terme « talent » a été choisi pour nommer l’intranet Capgemini. Il n’y a pas de hasard.
Les ateliers « Team building » et autres séminaires
Lorsqu’il y a du flottement dans les équipes, notre Direction est prête à dépenser quatre sous pour favoriser une émulation et un esprit d’équipe, afin de faire émerger des « signes de reconnaissance positifs » et d’encourager les bons comportements. Pour l’instant, nous avons échappé à la présence de chiefs happiness officers (« responsables du bonheur ») …
La déco
Les locaux sont aménagés avec babyfoot, consoles de jeu, canapés, plantes vertes, machines à café…
Une terrasse, une ambiance cosy, un coin cafèt, une moquette aux couleurs apaisantes viennent compléter l’ensemble. Comment peut-on être triste et déprimé quand on est dans un lieu paradisiaque ?
Les applaudissements
Lors des réunions de communication et des séminaires, les discours sont l’occasion pour chacun de manifester son adhésion à la cause : les applaudissements des premiers zélateurs entraînent par contagion l’unanimité de l’assemblée. Quoi de plus naturel qu’applaudir à l’annonce de gains de marchés ?
Et la QVT ?
On pourrait assimiler ce type de management à de la QVT (Qualité de Vie au Travail). Cependant, la QVT prend en compte d’autres thèmes tels que l’égalité professionnelle, l’équilibre vie professionnelle / vie privée, la mobilité, la santé au travail… Et elle ne se limite pas à des paroles et un mobilier Ikéa.
Les limites de ce management
Ce type de management est aussi une injonction à être performant en contrepartie de tous les efforts de l’entreprise pour le bien-être des salariés. Il y a donc peu de place pour les faibles.
Haro sur celui qui fait la gueule
Le salarié qui n’a pas la banane est catalogué comme négatif.
Le salarié qui n’est pas enthousiaste à l’annonce d’une nouvelle mission est un loser.
Réunion de qualification
Le salarié qui ne montre pas une grande motivation lors d’une réunion de qualification (K’lif en jargon altranien) peut faire une croix sur son avenir dans l’entreprise, même si ses compétences ne correspondent pas du tout avec le profil objet de la qualification.
Un impératif : avoir un discours lisse
Tout excès de langage ou mouvement d’humeur de la part de salariés envers le management est proscrit et sanctionné sévèrement : un mot de trop et c’est le licenciement pour faute grave.
Par contre, ce n’est pas forcément le cas lors de conflits entre salariés « de bas niveau », y compris en cas d’agressions sexistes ou sexuelles.
Les addictions ?
Sujet tabou : quelles sont les consommations d’anti-dépresseurs, d’alcool et autres drogues absorbées uniquement pour tenir coûte que coûte ? Ceci autant pour les managers qui seraient tentés de se poser des questions sur le sens de leur vie, que pour les salariés de base qui subissent les pressions du management.
Un accroissement de l’individualisme
La performance demandée en contrepartie est essentiellement individuelle. En ce sens, la rémunération n’est faite que d’augmentations individuelles « au mérite » et de primes d’objectifs toujours à titre individuel. Cela développe chez chacun un individualisme qui est d’autant plus encouragé par l’entreprise que cela évite d’avoir des revendications collectives. En effet, le traitement au cas par cas est toujours plus favorable à l’employeur qu’aux salariés. Une fois de plus, le salarié est perdant. Autre effet délétère d’un individualisme entretenu : l’entreprise elle-même limite ses performances car ses équipes de travailleurs ressemblent plus à une armée de mercenaires russes qu’à une armée de libération ukrainienne. Il y a peut-être la quantité mais pas forcément la motivation et la qualité. C’est l’effet boomerang.
Commentaires FO L’objet de cette philosophie managériale est de contraindre volontairement le salarié à être de bonne humeur afin qu’il ait une productivité meilleure et le détourner des thèmes importants tels que salaire, charge de travail, pressions managériales, … Venir au boulot avec la banane, c’est le rêve de notre employeur. Mais les conditions de travail sont loin de faire rêver les salariés. L’entreprise n’est pas une amicale ni une bande de copains. On y rencontre rarement de la solidarité, du partage, de l’attention et de la prise en compte des particularités de chacun. Alors s’il faut en plus le sourire de la crémière… |
Que doit faire l’entreprise ?
Certains peuvent penser que FO est toujours dans la « critique », quel que soit le mode de management. C’est oublier que l’origine du problème est le déséquilibre des relations entre la Direction et les salariés : la Direction décide, les salariés exécutent. En supprimant ce déséquilibre, peut-être que la banane redeviendra « naturelle » …
Pour la majorité des salariés, la journée du 31 octobre 2022 est une journée RTT ou JNT « employeur ». Elle est imposée par la Direction.
Cependant, selon votre contrat de travail et la date de signature, vous aurez ou n’aurez pas d’imposition de RTT ou JNT « employeur ». En effet, l’imposition de cette journée suppose que :
Rappel sur l’acquisition des RTT / JNT
Conditions d’imposition de la journée du 31 octobre 2022 :
En principe, la Direction ne peut pas imposer 1 RTT/JNT s’il n’est pas acquis entièrement. C’est le cas si :
Attention toutefois : il est possible que la Direction vous impose ce RTT/JNT même si vous n’avez pas acquis 1 jour entier RTT/JNT (par anticipation).
Que faire si vous n’êtes pas en RTT / JNT ?
Il est possible que votre site client et/ou votre agence soient fermés. Si de plus vous ne pouvez pas télétravailler et ne souhaitez pas prendre un jour de congé, votre manager devra vous trouver une solution.
Conseils FO Vous souhaitez avoir des informations complémentaires, une seule adresse : |
C’est la huitième vague !!
Le Covid-19, c’est pas fini. Ça reprend indéfiniment par vagues successives, mais heureusement moins graves qu’auparavant.
Les mesures exceptionnelles d’aides pour les salariés touchés par cette maladie demeurent toujours. Les salariés symptomatiques ou positifs à la Covid-19 bénéficient des indemnités journalières de la Sécurité Sociale (IJSS), sans condition d’ancienneté et sans délai de carence. Les IJSS pour ces salariés sont versées dès le premier jour d’arrêt. Elles sont complétées par l’employeur de manière avoir 100% du salaire net.
Comment faire pour avoir le maintien de salaire ?
Pour bénéficier réellement de cette disposition, les salariés et notamment ceux ayant moins d’un an d’ancienneté doivent avoir un arrêt de travail (à priori de 7 jours) spécifiant qu’il s’agit d’un arrêt Covid (pas de secret médical !!). Cet arrêt est délivré soit par le médecin, soit par une déclaration en ligne sur le site Ameli.fr.
A la réception de l’arrêt par la CPAM et l’employeur, le montant des IJSS doit être communiqué à l’employeur et celui-ci peut faire alors le complément.
En cas de prolongation, il faut également que la mention Covid soit mentionné pour bénéficier des mêmes dispositions.
Conseils FO Nous avons pu constater que ceci fonctionne très mal. Donc, nous vous conseillons vraiment de vérifier votre bulletin de paie. En cas de difficultés, contactez-nous : |
Titre restaurant
Depuis le 18 août 2022 et jusqu’au 31 décembre 2023, l’utilisation des titres-restaurant est élargie à l’achat de tous les produits alimentaires, même s’ils ne sont pas directement consommables (farine, pâtes, riz, œufs, poisson, viande…).
Ensuite à partir du 1 octobre 2022 le plafond de paiement est relevé de 19 €/jour à 25 €/jour.
Défiscalisation des heures supplémentaires
Le plafond de défiscalisation des heures supplémentaires réalisées depuis le 1er janvier 2022 est relevé à 7500 euros (contre 5000 euros auparavant) (loi n° 2022-1157, du 16 août 2022).
Cela concerne particulièrement les salariés ayant un contrat de travail « 38h30 hebdo / 218 jours/an »
Dans ta boite
La dernière livraison de septembre de la Communication Make Sense de la Direction nous montre quelques exemples de l’implication de l’entreprise en matière environnemental.
« Aujourd’hui, nous avons ramassé plus de 400 litres de déchets au bord de la D535 à la Communauté Agglo Sophia Antipolis sur la Ville de Biot.[…] Un grand Merci à Capgemini Engineering et à son CEO David Chovaux de porter haut le programme #MakeSens qui incite les collaborateurs à participer et à mener des actions concrètes en faveur de l’#environnement. […] »
Commentaires FO Nous saluons cette initiative et bravo aux volontaires pour cette opération. Et justement, parmi ces volontaires, nous constatons la présence de 4 filles et seulement 3 garçons (dont le photographe). Pour mémoire, la population de notre entreprise est composée à 75% de garçons… Nous constatons également que la Direction est bien représentée avec 4 membres et assimilés. ⇒ La Direction montre l’exemple : bravo !
⇒ La parité, à proportion de la population, n’est pas respectée : dommage !
Nous rappelons que FO est pleinement engagé dans la préservation de notre environnement. Alors pour la prochaine opération, nous sommes volontaires pour y participer. |
Rejoignez-nous :
Med : Jean-Luc Bouscary 06 62 16 46 91 RA : Pierre Vettori 06 73 18 38 78 IdF : Gaëtan Séguillon 06 03 81 53 13 IdF : David Gomès 06 09 05 84 04 ASO : Vincent Mathon 06 13 27 25 90 ASO : Xavier Craipain 06 20 09 09 78 Ouest : Robin Gérald 06 29 60 55 04 Est : Julien Do Nascimento 06 72 23 05 30 Est : Pascal Bougrat 06 31 77 09 57
Directeurs de la publication : Jean-Luc Bouscary |