Egalité professionnelle

Où en est le Girl Power ?

Share

Le mois de mars est une période récurrente pour faire un point sur l’égalité professionnelle, ceci par le biais de quelques éléments : la journée du 8 mars, la publication de l’index Egalité, une expertise et « l’accord » Egalité professionnelle.

.

Le 8 mars – Journée internationale des droits des femmes

En anglais, cette journée est intitulée « international women’s day », ce qui se traduit en français par « journée international des femmes ».

Cependant, en France ainsi que dans quelques autres pays, la vraie traduction est « Journée internationale des droits des femmes », ce qui n’a rien à voir avec une « Saint Valentin bis » ou une « autre fête des mères ». Pour Capgemini, entreprise internationale, il semble difficile de prendre en compte ces spécificités locales. Ainsi, cette année 2022, la communication de notre Direction a célébré la « journée international des femmes », tandis qu’en 2021, il était question de « Journée internationale des droits des femmes ». Nous notons par ailleurs, qu’en 2022, la communication a été portée par un homme, notre PDG, alors qu’en 2021, la communication était lancée par trois femmes, qui étaient un peu moins haut dans la hiérarchie capgeminienne

.

Pour nous, FO, cette histoire de « droits » en plus ou en moins, est fondamentale. Il s’agit bien de marquer que cette journée doit être faite pour revendiquer une réelle égalité entre les femmes et les hommes et de faire respecter durablement la vie et la dignité de toutes les femmes.

.

Index Egalité

Chaque année, au 1er mars, les entreprises doivent publier un index égalité qui est un outil mesurant leur niveau en matière d’égalité professionnelle. Cet index est composé de 5 indicateurs permettant l’attribution de points et donnant, in fine, une note globale sur 100.

Pour Altran, l’index 2022 est de 89/100, strictement identique à l’index 2021, avec les détails suivants :

Indicateurs

Score

Écart de rémunération de base et variable + primes individuelles

39/40 points

Écart de répartition des augmentations individuelles

20/20 points

Écart de répartition des promotions

15/15 points

% de salariées augmentées à leur retour d’un congé maternité

15/15 points

Nombre de femmes et d’hommes dans les 10 plus hautes rémunérations

0/10 points

TOTAL = INDEX

89/100 points

Pour les 3 premiers indicateurs, il est réalisé un comparatif par catégories socio-professionnelles (CSP) suffisamment fines et représentatives. En pratique, pour Altran, cela veut dire qu’il faut constituer des groupes de 3 hommes et 3 femmes minimum, de même catégorie (cadre administratif / cadre opérationnel / consultant / consultant ETAM / fonction support), de même classification et de même tranche d’âge. Or, mis à part la population des consultants, il est quasi impossible de faire un tel découpage pour les autres populations. Il manque toujours 1 femme ou 1 homme pour constituer un groupe CSP.

Commentaires FO

Vu de loin, cet index Egalité montre une entreprise avec un bon niveau. Toutefois, il masque des disparités.

⇒ Il reste des activités quasiment réservées aux femmes (facturation, frais, recrutement, …) tandis d’autres métiers s’ouvrent tout juste à celles-ci (mécanique, informatique, …). Or, force est de constater que ces métiers à forte connotation féminine sont également à des niveaux de salaire plus faibles. Cet index fait totalement abstraction de cela.
⇒ L’index ne tient pas compte des salariées ayant un bon positionnement salarial, mais avec une classification anormalement inférieure.
⇒ Il est prévu des mesures correctives pour une note inférieure à 85. Cela autorise à ne rien faire pour une note supérieure à 85 !

Expertise Egalité Professionnelle

Fin 2021, une expertise a été lancée par le CCSE (Comité Central Social et économique). Il en ressort les constats notables suivants :

Absence d’objectifs

Il n’existe pas de politique spécifique visant à atteindre l’égalité professionnelle. Ainsi, aucuns objectifs de rémunération, d’augmentation, de promotion, de recrutement, de suivi ne sont fixés par la Direction. Dans ces conditions, les managers sont les principaux décisionnaires de mesures plus ou moins favorables à une égalité et les RH n’ont qu’un rôle de conseil, notamment dans une optique de sécurisation juridique (en clair, il s’agit de limiter les écarts afin de ne pas être hors la loi).

Formation du management

Nos managers n’ont eu quasiment aucune formation à l’égalité professionnelle, au sexisme ou aux stéréotypes. Et comme, nos managers sont très majoritairement des hommes et ont uniquement des objectifs commerciaux et économiques, il est relativement courant de constater des travers liés aux stéréotypes de genre. Ainsi, la maternité avec les absences qu’elle peut générer est un élément déterminant dans le recrutement, l’évolution de carrière, la rémunération.

La vie réelle des Altraniennes
 Les femmes sont majoritairement en charge des tâches liées à leur foyer (ménage, courses, cuisine, enfants, …).
 Les femmes sont majoritairement issues d’une filière universitaire au détriment des écoles d’ingénieurs. Seulement 22% des femmes sortent d’écoles d’ingénieurs alors que le taux de féminisation de ces écoles est de 30%.
 26% des femmes ont des fonctions managériales vs 29% des hommes. Lorsqu’elles sont managers, les femmes ont des équipes plus restreintes, des projets à plus petit budget. Il est à noter que le management d’équipe contraint à de fortes amplitudes horaires, tant pour les femmes que pour les hommes.
 Le temps partiel concerne 5% des femmes vs 1% des hommes. A noter que 16% des femmes ont été à temps partiel au cours de leur carrière chez Altran. Un passage à temps partiel limite les évolutions de classification / carrière.
 L’évolution de classification est moins rapide chez les femmes. Ce phénomène s’accentue avec l’ancienneté et les interruptions dues à la parentalité.
 Les augmentations individuelles de salaire ont concerné 48% des salariés, autant les femmes que les hommes, au cours des 3 dernières années. Les principaux bénéficiaires d’augmentations sont ceux qui ont une présence au travail plus forte.
⇒ Une manière de valoriser des heures sup non payées.
 La population féminine représente 30% des salariés, ce qui correspond à peu près à la proportion d’embauches. Cependant cette population reste concentrée sur des fonctions d’exécutant au détriment des fonctions à responsabilité.
 La rémunération à l’embauche est globalement moins élevée pour les femmes, quelle que soit la catégorie / classification.
Quelques jugements de salarié(e)s
 1 femme sur 3 estime que le management n’est pas suffisamment attentif à l’égalité entre femmes et hommes, alors que seulement 12 % des hommes le pensent.
 Certains hommes estiment être victimes de discrimination positive lorsqu’ils n’ont pas d’augmentation de salaire ou d’évolution de carrière…
 43% des femmes (vs 14% des hommes) estiment être moins bien rémunérées que leurs collègues occupant la même fonction à niveau de responsabilité et d’autonomie identiques.
 Chaque année, un rattrapage salarial est donné à quelques salariés Femmes et Hommes au titre de l’Egalité. Ce rattrapage est jugé majoritairement insuffisant par les bénéficiaires, mais ce sont les hommes qui sont le plus insatisfaits (76%).
 35% des femmes et 23% des hommes se disent témoins ou victimes de propos ou comportements sexistes.
Les attentes des salarié(e)s
 Une véritable possibilité d’évolution,
 Une prise en compte des obligations familiales,
 Une équité salariale.
 

Commentaires FO

Cette expertise démontre qu’il y a encore du chemin à faire en matière d’égalité et que l’index Egalité avec son apparent bon niveau n’est absolument pas pertinent. Nous pouvons noter en résumé que le principal point générant de l’inégalité est la non mise en cohérence de la classification avec la fonction.

.

Plan d’action Egalité Professionnelle

L’expertise décrite ci-dessus a servi en partie de support aux négociations avec les Organisations Syndicales en vue d’un accord fin 2021. Hélas, les propositions de la Direction n’ont pas été à la hauteur des enjeux. Aucun accord n’a été trouvé. En conséquence, la Direction a été contrainte à établir « une fois de plus » un plan d’action Egalité.

Petit historique des plans d’actions Egalité

La législation oblige chaque entreprise à négocier un accord Egalité annuel ou pluri-annuel. A défaut d’accord, un plan d’action annuel doit être établi par l’Employeur, avec des thématiques obligatoires.

Mis à part en 2019 où un accord a été signé avec les Organisations Syndicales, nous avons vu défiler des plans d’actions les uns après les autres depuis 2015, tous plus ou moins indigents, relevant du catalogue des bonnes intentions et/ou recopiant les dispositions du Code du Travail et de la Convention Collective.

Normalement, il devrait y avoir un plan chaque année. Mais avec le jeu des négociations qui trainent, des signatures en fin ou début d’année, notre Direction arrive à faire des années sans plan d’actions et/ou à les appliquer partiellement.

Un marqueur important d’un plan d’actions est l’enveloppe spécifique de rattrapage salarial, car cela démontre la réelle implication de la Direction dans sa volonté de réduction des inégalités, à savoir les moyens financiers mis en œuvre.

Année

Enveloppe

Nb salariés concernés

Nb total de salariés

2015

20 000

.

9 500

2016

50 000

.

10 000

2017/18

200 000 €

46

12 000

2019

225 000 €

713

12 000

2020

100 000 €

131

11 250

2022

200 000 €

166 ?

11 500

Depuis 2019, l’enveloppe n’est plus spécifiquement destinée aux femmes et les hommes en sont devenus les principaux bénéficiaires.

En 2017/18, l’enveloppe n’a pas été entièrement consommée et a été reportée « en plus » sur l’enveloppe 2019.

Le rattrapage est autour de 100 €/mois par salarié(e) concerné, ce qui donne finalement peu de salarié(e)s étant donné la faiblesse de l’enveloppe.

Le contenu du plan d’action 2022

 Le plan sera effectif de janvier à juin 2022.
 L’enveloppe de rattrapage salarial est de 200 000 €, réservée aux femmes et hommes de plus de 3 ans d’ancienneté, de rémunération inférieure à 70 000 €/an, ayant un écart de +10% par rapport à la rémunération médiane de la catégorie / classification. La règle de distribution est « priorité aux plus discriminés (+15% d’écart) » puis jusqu’à épuisement de l’enveloppe.
⇒ Avec un rattrapage moyen de 100 €/mois, cela fait 166 salariés remis à niveau. Bof, on est loin des enjeux.
 L’expertise a poussé la Direction à faire en sorte que l’égalité fasse partie de la culture d’entreprise. Plusieurs engagements sont pris tels que la formation du management, l’implication plus forte des RH, un rééquilibrage F/H dans les fonctions traditionnellement genrées, la vérification du bon niveau des rémunérations à l’embauche, une attention particulière sur le bon positionnement conventionnel vis-à-vis des fonctions, compétences et responsabilités de chaque salarié.
⇒ Une fois de plus, nous avons droit à un catalogue des bonnes intentions. Il reste 3 mois pour les mettre effectivement en application.
 Le congé paternité est rémunéré à 100% en complément de l’allocation Sécurité Sociale à partir d’un an d’ancienneté.
 Concernant la conciliation vie personnelle et vie professionnelle, la Direction s’engage à :
 Prendre en compte les cas de salariés en situation de famille monoparentale (limitation déplacement, aménagement d’horaire, …),
 Faciliter les temps partiels,
 Accorder 1 heure de travail en moins par jour à partir de 3 mois de grossesse,
 Accorder 2 jours d’absences rémunérées pour enfant hospitalisé, âgé de moins de 12 ans
 

Position FO

Ce plan d’actions est légèrement mieux que les précédents, cependant il ne comblera qu’à la marge les inégalités ancrées dans notre Entreprise depuis trop longtemps. Il s’agit de véritablement changer notre culture d’entreprise.

En particulier, il s’agit de mettre en cohérence la classification avec la fonction. Ce seul point génèrerait en cascade des augmentations de salaire, un rééquilibrage des rémunérations, et le sentiment d’une meilleure considération.

Pour plus d’informations, n’hésitez pas à nous contacter : ds.fo@fo-groupe-altran.com

.

SmartRH V3

Share

Depuis quelques mois, certains périmètres ont droit à la version V3 de SmartRH (voir Com FO de Septembre 2021). Cette nouvelle version a été développé sans consultation des représentants du personnel.

⇒ En effet, pourquoi les consulter ? La Direction sait ce qu’elle fait et maitrise tout !

Mais bon, après une mise en service à la hussarde, les questions arrivent et saturent Direction et représentants du personnel.

Le Comité Central (CCSE) s’est emparé de ce sujet et vient de lancer une expertise.

Il s’agira notamment de répondre aux questions suivantes :

⇒ Comment comptabiliser les temps entre l’arrivée sur site et la connexion à SmartRH, idem lors du départ du site ainsi que les temps de réunion en début de journée autour de la machine à café au cours desquels les activités de la journée sont planifiées ?
⇒ Comment fait-on quand SmartRH n’est pas accessible depuis le site client ou lors de déplacements ?
⇒ Comment fait-on lorsquon a oublié de pointer un jour ou que l’on veut corriger une déclaration des jours précédents ?
⇒ Comment doit-on comptabiliser les temps où SmartRH est indisponible (quelques fois plusieurs dizaines de minutes) ?
⇒ Que se passe-t-il si on dépasse son forfait hebdomadaire dès le jeudi soir ? Doit-on déclarer 1 mn le lendemain ?
⇒ Comment déclarer lorsque on est en travail de nuit, donc à cheval sur 2 jours ?
⇒ Etc

En attendant le rendu de l’expertise, la mise en service sur l’intégralité des sites est suspendue.

Rejoignez-nous :

ds.fo@fo-groupe-altran.com

.

Directeurs de la publication : Gaëtan Séguillon / Jean-Luc Bouscary
IdF : Gaëtan Séguillon 06 03 81 53 13
IdF : David Gomès 06 09 05 84 04
ASO : Vincent Mathon 06 13 27 25 90
ASO : Xavier Craipain 06 20 09 09 78
Ouest : Robin Gérald 06 29 60 55 04
Est : Julien Do Nascimento 06 72 23 05 30
Est : Pascal Bougrat 06 31 77 09 57
Med : Jean-Luc Bouscary 06 62 16 46 91
RA : Pierre Vettori 06 73 18 38 78