Mais ça ne passe toujours pas !!
Ce gouvernement est droit dans ses bottes, avec des bruits de casseroles en fond sonore, et croit avoir une pleine légitimité issue des dernières élections en mai et juin 2022. Pour rappel, ces élections ont donné une majorité très relative : 38,5% des inscrits pour l’élection présidentielle 2022 2ème tour et 16,5% des inscrits pour les élections législatives 2022 2ème tour. Par ailleurs, les principes démocratiques ne se résument pas à imposer ses décisions contre l’avis des autres, simplement parce qu’un jour on a été élu. Dans ces conditions, comment peut-on penser qu’une majorité d’un jour équivaut à une majorité pour toujours ?
Le 6 juin, tous en grève et dans la rue !!
Si vous souhaitez des informations complémentaires, n’hésitez pas à nous contacter : ds.fo@fo-groupe-altran.com |
Ce n’est pas parce que nous voyons partout écrit « Capgemini Engineering » que nous sommes des salariés Capgemini. Nous sommes avant tout des salariés Altran et cela risque de durer.
Car cela devient de plus en plus une évidence : nous ne deviendrons jamais des salariés Capgemini. Nous n’intègrerons jamais « entièrement » le groupe Capgemini. Nous resterons toujours sur un strapontin, jusqu’au jour où …
Une illusion
Lorsque Capgemini a lancé son OPA « amicale » en 2019, les arguments avancés étaient la complémentarité d‘Altran, champion de la Tech, et de Capgemini, champion du Numérique. Altran allait compléter Capgemini sur son activité Ingénierie et cela donnerait un Géant mondial incontournable pour gérer et développer des projets d’envergure pour des clients prestigieux. Vendu comme tel, les salariés Altran y ont cru de bonne foi et ont approuvé majoritairement ce rapprochement. Cependant, ceci n’était qu’une promesse.
Une série de faits
Avec ses 50 000 salariés, dont 12 000 en France, on se doutait bien qu’Altran n’allait pas être avalé et digéré en 2 temps 3 mouvements par les 250 000 salariés de Capgemini.
L’organisation
Alors, nous avons assisté à une très lente transformation de l’organisation d’Altran France :
⇒ Et pour finir, la division en trois Engineering Domains : D&SE, P&SE, M&Ops. Les entités P&SE et M&Ops concentrant la partie Tech, soit 7 000 salariés, tandis que la partie D&SE récupérant l’intégralité de la partie Digitale, et récupérant les derniers salariés du Numérique, soit 2 000 salariés.
MD ER&D France | |||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||
|
|
||||||||||||||||||
Digital & Software 3 disciplines : Software Engineering, Connectivity & Network, Data Science & AI |
|||||||||||||||||||
Product & System Engineering 3 disciplines : Product & System, Mechanical & Physical Engineering, Electrical & Electronical Engineering |
|||||||||||||||||||
Manufacturing & Process 3 disciplines : Manufacturing & Process, Industrial Operations, Quality & Compliance |
Organisation – Légende des acronymes : ER&D, MALS, TEC, TMT, CPRD, AI
L’organisation actuelle a désormais un découpage « presque » national et une séparation franche entre la partie digitale et la partie tech. Vue de loin, cette organisation est proche de celle de Capgemini. Cela a pris 4 ans, mais il faudra encore du temps pour arriver au même modèle d’organisation que Capgemini.
Les collaborations entre Capgemini et Altran
En théorie, la réorganisation d’Altran doit permettre une mixité des équipes Cap et Altran sur de nombreux projets et le développement de projets « multi-tower », c’est-à-dire faisant intervenir diverses entités d’Altran et de Cap en complète complémentarité. Ce que nous constatons, c’est surtout soit un « chacun chez soi », soit une relation de client à fournisseur de la part de Capgemini vis-à-vis d’Altran. De fait, il existe peu de relations équilibrées entre les deux entités.
L’UES Altran
L’organisation sociale de Capgemini est selon une UES (Union Economique et Sociale) Capgemini, découpée en 5 CSE pour 29 000 salariés.
L’organisation sociale d’Altran est selon une UES Altran, découpée en 6 CSE pour 9 000 salariés. Dans les deux cas, pour l’UES Capgemini et l’UES Altran, il doit y avoir des élections en fin d’année. Cette conjonction de date d’élections aurait pu être l’occasion de créer une seule UES regroupant Capgemini et Altran. Or, ce n’est absolument pas la volonté de la Direction. Il y aura pour les 4 ans à venir une UES Capgemini et une UES Altran. Ceci veut dire qu’il n’y aura pas d’accords d’entreprise communs, que les représentants du personnel Altran n’auront aucune information ni consultation concernant Capgemini. Nous resterons cantonnés dans la sphère Altran, au moins durant les 4 prochaines années.
Le rapprochement progressif vers Capgemini
Les dernières négociations avec les Organisations Syndicales n’ont porté que sur des aménagements par petits bouts, donnant l’illusion d’un rapprochement vers le statut de salarié Capgemini pur sucre. La Direction a toujours refusé d’accorder strictement les mêmes avantages que les salariés Capgemini. On peut citer pour exemple la prime de vacances, les congés pour ancienneté, l’enveloppe budgétaire des augmentations de salaire pour 2023. Dans le même temps, certains avantages qu’ont les salariés Altran sont maintenus alors qu’ils n’existent pas chez Capgemini : prise en charge à 100% des transports en commun, Compte Epargne Temps, … Il n’y a pas à ce jour de volonté pour unifier les accords et usages entre Altran et Capgemini.
La GOP 14
L’objectif de Capgemini est d’atteindre une GOP de 14% à fin 2025, dans tous les secteurs d’activité. Pour information, Altran n’a atteint que 7,9% en 2022. Selon la Direction, les principaux moyens pour parvenir à cette marge, qui existe plus dans les livres que dans la réalité, sont :
En attendant, il y a plusieurs constats qui plombent les perspectives de croissance de la marge.
En conclusion, l’objectif de GOP à 14% est atteignable à l’horizon 2025 pour quasiment toutes les entités du Groupe Capgemini, sauf pour les parties P&SE et M&Ops.
Spéculations FO
Il faut revenir à l’origine de l’OPA.
La dette
En 2017, Altran a acheté ARICENT pour 1,7 Mds €. Ce coût était nettement surévalué et a endetté fortement Altran qui a dû emprunter 2,375 Mds € alors que la capitalisation boursière n’était que de 2,637 Mds €. De plus, il s’est avéré que cette société avait des comptes un peu douteux. En bref, la mauvaise affaire. Dès lors, Altran est devenue une société « en danger », susceptible d’être victime d’une OPA, amicale ou non.
L‘Etat
Pour une société cotée comme Altran, toute opération financière de type OPA passe par une intervention, officielle ou non, de l’Etat, soucieux de conserver un leader de l’ingénierie dans le giron français. Surtout lorsque l’Etat est représenté par un président qui n’a pour crédo que High Tech et Start-up. Fin 2018, il devenait urgent de tout faire pour éviter qu’Altran quitte la France et se retrouve dans des mains étrangères.
La solution a été de trouver une entreprise française suffisamment solide financièrement qui accepte de faire une OPA sur Altran. Capgemini avait le bon profil : au moins 5 Mds € de cash et presque les mêmes secteurs d’activités. L’inconvénient était que Capgemini est une entreprise du numérique et pas vraiment intéressée par la technologie. Le deal aurait été que Capgemini récupère toute la partie Numérique d’Altran et fasse au mieux pour la partie Technologie. En contrepartie, l’Etat serait bienveillant avec Capgemini pour ses marchés publics et autres sociétés à capitaux publics.
Capgemini
En 2019, Capgemini lance une OPA amicale sur Altran. A la suite de cela, des fonds « vautours » se précipitent sur Altran et font monter les enchères. Puis vient le Covid et la débandade des fonds vautours. C’est le coup de chance de Capgemini, qui achète Altran en pleine crise Covid, alors que toute l’économie mondiale se contracte. Le coût global est autour de 5 Mds €, dette comprise.
Le retour sur investissement
Comme convenu, Capgemini a capté à son profit presque tous les contrats et salariés du numérique. Dans le même temps, l’Etat a été plutôt sympa pour ses contrats avec Capgemini.
Il reste maintenant à décider du sort des 9 000 salariés qui sont toujours Altran :
⇒ Par contre, les parties P&SE et M&Ops restent des boulets. Elles pourraient se retrouver « à vendre » sous 2 à 3 ans, par exemple à Alten, Assystem ou autres.
Conclusion FO Vous pouvez croire ou pas les spéculations FO. Ce ne sont que des spéculations faites sans réelles preuves. Cependant, elles valent autant que les promesses de nos dirigeants qui nous assurent qu’un jour viendra où nous serons tous Capgemini. Pour l’instant, rien ne nous garantit un avenir Capgeminien, surtout si on est un consultant des filières P&SE et M&Ops. Pour plus d’informations, nous vous renvoyons à notre com FO de juin 2023, sinon vous pouvez nous contacter : |
La prime de vacances
La prime de vacances sera versée fin juin. Tous les salariés, quel que soit le type de contrat (CDI, CDD, apprenti, contrat pro, temps partiel), auront un montant différent selon l’ancienneté :
Un cadeau ?
Cette prime n’est pas un cadeau de notre employeur. C’est juste l’application de la convention collective, mais avec une petite bonification. Conventionnellement, 10% de la masse globale des indemnités de congés payés doit être distribuée aux salariés sous forme de prime de vacances. Un accord entre la Direction et les Organisations Syndicales Représentatives a défini le montant, les conditions de versement et les exceptions. Le montant « standard » a été fixé à 750 euros. C’est un peu plus que le minimum dû, mais c’est moins que le montant versé aux salariés Capgemini qui est d’un demi-mois de salaire.
Les exceptions et cas particuliers
Les salariés ayant des périodes de suspension du contrat de travail non rémunérées (congé sans solde, congé parental à temps complet, …) durant la période du 1er juin 2022 au 31 mai 2023 auront une proratisation de la prime selon l’ancienneté :
Une couche de plus sur la Cybersécurité
Si vous trouvez toutes les procédures Capgemini un peu lourdingues sur la cybersécurité, nous sommes désolés de vous informer que ce n’est pas fini. En effet, le mois prochain, nous aurons deux nouvelles mesures supplémentaires :
Ces mesures sont censées limiter d’éventuelles fuites de données.
Commentaires FO Pour plus d’informations, vous pouvez nous contacter : |
Rejoignez-nous :
Med : Jean-Luc Bouscary 06 62 16 46 91 Directeur de la publication : Jean-Luc Bouscary |